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La lecture par Nathalie de Yvonne & You

Yvonne & You, c’est une librairie en ligne dans laquelle Nathalie sélectionne avec soin des livres pour enfants et adolescents qui leur permettent de ne pas suivre les courants établis mais leur donnent la possibilité de créer les leurs avec confiance.

Nathalie est une véritable passionnée de littérature, elle lit énormément. Elle a toujours cherché des livres qui sortaient de l’ordinaire, de ce que proposent généralement les grandes enseignes pour discuter avec ses enfants et les ouvrir sur les débats. Toujours à la recherche d’autre chose. Elle envisage le livre comme un objet de créativité, d’ouverture au monde, d’empathie envers les autres et d’analyse pour leur apporter du sens critique.

 La lecture est pour elle plus qu’un moment de détente, c’est également un outil d’apprentissage sans limite.

 Et puis, Yvonne & You c’est aussi de nombreuses ressources en termes de sorties culturelles, de cinéma, de séries et documentaires…

 

Comment réalises-tu ta sélection de livres parmi les millions de titres qui existent ?

C’est une sensibilité. Il n’y a pas de critères à priori, c’est l’émotion qui joue, la forme de l’écriture, le sujet abordé… En revanche, il y a toujours quelque chose derrière, je veux que le livre entraine la discussion. On considère souvent la lecture comme une activité individuelle mais pour moi c’est tout le contraire. Un livre permet d’échanger et, en envoyant un livre dans une famille, j’espère qu’il suscite le dialogue entre enfants et parents. En grandissant, on peut transmettre le livre à un ami, un proche ; ça permet aussi d’engager sur des sujets « J’ai aimé ce livre parce qu’il aborde ce sujet » ou encore « J’ai trouvé le sujet important, j’aimerais te prêter ce livre pour qu’on en discute ensemble, même si on n’est pas d’accord ».

Selon moi, le livre est un outil de partage et de dialogue.

 

Certains livres que tu proposes abordent des sujets importants (société, harcèlement, différences, élection, émotions…). Prends-tu le temps (et conseilles-tu de le prendre) pour en discuter avec tes enfants ?

Oui ! En ce qui me concerne, je lis les livres que mes enfants lisent, c’est donc très facile.

Ce n’est évidemment pas le cas de tous les parents puisqu’ils ont leurs propres lectures, par manque de temps…

Toutefois, même sans l’avoir lu, les parents peuvent pousser leur enfant à échanger au sujet de son livre, à raconter ce qu’il a lu : « Qu’est-ce qui t’a plu ? Qu’est-ce qui ne t’a pas plu ? ». On n’est pas obligé d’aimer ; on peut aussi abandonner une lecture. Ce qui est intéressant c’est de l’argumenter : « Je n’ai pas aimé parce que ça m’a chamboulé, parce que je n’ai pas aimé le style de l’écrivain, parce que je ne me sens pas en phase avec ce sujet pour le moment (mais peut-être que plus tard je le reprendrai) » ….

C’est intéressant de se poser des questions, pour soi, pour apprendre à se connaitre, à connaitre ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, ce qui nous dérange, ce qui nous passionne ; et puis, échanger avec les autres, ça permet plus de s’ouvrir au monde, de confronter différents points de vue… Le livre est un merveilleux outil pour développer son esprit critique.

  

Pour les familles dont les enfants ont une grande différence d’âge, est-il possible de trouver des livres abordant un même sujet, adaptés à chaque âge pour en discuter ensuite en famille ?

C’est toujours possible. Et c’est même important de proposer les mêmes sujets aux enfants quels que soient leurs âges. Chez nous, aucun sujet n’est mis de côté ; il n’y a pas de sujet tabou, mais les termes employés ne sont pas les mêmes. Et justement, pour aborder certains sujets, le livre est un formidable outil. Il permet de laisser l’enfant découvrir le sujet de son côté, à son rythme, éventuellement de répondre à certaines questions qu’il se posait, avant que l’adulte ne lui donne des informations. On a tendance à donner beaucoup d’informations aux enfants et on peut être à côté de la plaque par rapport à leurs demandes, à leurs craintes. Par sa lecture, l’enfant peut donc se construire sa propre représentation d’un sujet donné, son propre avis et, dans un deuxième temps, une discussion va enrichir cette construction en fonction de sa demande.

Les coffrets d’Yvonne & You offrent justement cette possibilité car ils sont créés autour d’une thématique qui est la même pour toutes les tranches d’âge proposées, même s’il s’agit de sujet graves. 

 

Qu’est-ce que le « pouvoir de la lecture » que tu évoques parfois ?

Il s’agit de la possibilité de vivre des vies qu’on ne vivrait pas, de rencontrer des personnes qu’on ne rencontrerait pas parce qu’on n’a pas assez d’une vie pour tout découvrir. En effet, la lecture permet de rencontrer des profils complètement différents de ceux qu’on rencontre au quotidien

Ensuite, la prise de recul par rapport à nos lectures nous apprend à faire preuve d’empathie, à améliorer notre jugement, à nous connaitre davantage.

 Par exemple, un enfant, qui lit les aventures d’un super-héros, peut se demander comment il aurait agi à sa place, aurait-il fait la même chose ou non ? Si non, qu’aurait-il fait ?

Peu d’autres outils si faciles d’accès nous permettent de prendre ce recul-là.

Les informations qu’on consomme habituellement sont brèves, elles ont pour objectif d’être rapidement lues ou entendues ; cette consommation d’informations en masse nous empêche de nous interroger. Au contraire, la lecture offre un moment pendant lequel on se pose et on peut réfléchir à soi et aux autres, prendre le temps d’aller en profondeur de l’information, des sujets qu’elle nous offre.

 

Tous les enfants peuvent-ils aimer lire ? Comment faire aimer la lecture à un enfant dys ?

Je pense qu’il est important de toujours garder la notion de plaisir ; c’est-à-dire « je ne lis pas pour acquérir une compétence, mais pour m’apporter du plaisir, comme quand je joue. Je regarde de belles illustrations, je suis emmené dans un univers » et petit à petit l’amener à se dire « je lis par plaisir ».

Un moment important pour associer la lecture au plaisir est la lecture du soir. On le fait souvent avec les jeunes enfants, et puis quand ils apprennent à lire, on a tendance à arrêter. Toutefois, il ne faut pas hésiter à garder ce rituel car les enfants continuent d’avoir besoin de ce moment partagé où on leur offre la lecture, même s’ils savent lire. Pour rester dans l’envie, offrons-leur cet imaginaire plutôt que leur donner la responsabilité de rentrer dans l’imaginaire par eux-mêmes.

La lecture à deux voix peut aider les enfants qui ont des difficultés ; avec les parents, les grands-parents, un grand frère ou une grande sœur ; elle permet à l’enfant de lire, de se laisser emporter dans un univers sans avoir tout le poids de la lecture sur les épaules ; et c’est un moment de partage.

En ce qui concerne les enfants dys, il existe beaucoup d’outils développés par les maisons d’éditions, tels que des formats plus aérés… Les livres audio peuvent également aider l’enfant à garder un pied dans la lecture et maintenir le plaisir, sans effort. Toutefois, ce qui fonctionne pour l’un ne va pas forcément fonctionner pour l’autre ; il faut donc tester et en discuter avec les professionnels.

 

Qu’en est-il des adolescents ? Lisent-ils beaucoup ? Comment maintenir l’envie de lire à côté de l’attirance pour les écrans (jeux vidéos, télé, smartphone…) ?

Une première difficulté réside dans le fait qu’à l’adolescence, il y a des lectures imposées par l’école, ce qui peut diminuer le temps/l’envie de lire à côté. Si les lectures imposées ne plaisent pas, il peut être intéressant de les analyser ensemble, de l’amener à faire des liens avec ce qu’il vit ou avec l’actualité, donner du sens.

Une deuxième difficulté, c’est la gestion du temps d’écran vs. temps de lecture.

La troisième difficulté est de savoir ce qu’il aime ; le fantastique, le réalisme, les polars, la science-fiction, les bd, les mangas, les romans graphiques… Et pour savoir, il faut tester ; il ne faut pas avoir peur de se dire d’abandonner. De leur côté, les parents ne doivent pas émettre de jugement de valeur sur le type de lecture lue par l’adolescent (par ex : « Il ne lit que des bd ») car, quoi qu’il lise, il lit ; il ne perd pas le lien avec la lecture et, plus tard, il aimera d’autres styles. Par ailleurs, il y a maintenant de superbes livres-objets ; des mangas qui parlent de harcèlement ou qui sont inspirés de romans classiques. C’est d’ailleurs en partie pour ça que j’ai voulu créer cette libraire jeunesse ; pour ouvrir les portes à tout ce qui existe, ce qui n’est pas forcément mis en valeur dans les grandes enseignes.

En découvrant ce qu’il aime, la notion de plaisir sera associée à la lecture. Et s’il a du plaisir en lisant un livre, c’est comme une série télé ; lire un livre peut être aussi passionnant et addictif que regarder une série.

Il y a donc tout un travail à réaliser pour trouver ce qui correspond à l’enfant/adolescent et le parent a un rôle d’accompagnateur pour l’aider à trouver ces lectures et qu’il ne soit pas découragé après 2 ou 3 qui ne lui auraient pas plu.

 

Tu suggères d’apprendre une langue en lisant des BD dans la langue en question. Comment conseilles-tu de s’y prendre ?

Dans une bd, si l’enfant ne comprend pas tout le texte, il peut se rattacher aux images. Ce sont des dialogues courts donc s’il veut bien comprendre la phrase, il n’aura pas beaucoup de mots à chercher dans le dictionnaire. La bd peut aussi être lue en français dans un premier temps et puis dans une autre langue ; de cette manière l’enfant connait déjà l’histoire.

On peut faire la même chose avec la télé, mais l’avantage avec la bd, c’est que ça va beaucoup moins vite, l’enfant a le temps de regarder ce qui se passe sur l’image, il comprend l’action et puis il lit le commentaire ou le dialogue et il associe les deux.

Je pense que tout support est bon pour apprendre une langue, même si chaque support n’est pas forcément complet, il constitue une amorce pour l’apprentissage. Dans ce cas-ci, on se concentre sur l’écrit, la forme visuelle des mots ; et la prononciation se fait dans une conversation ou en regardant une série pour se faire l’oreille.

On peut acheter le livre lors d’un voyage, il devient alors un souvenir et est associé à ce moment de plaisir ; la langue fait partie du voyage.

 

Comment faire pour lire tous ces livres sans trop accumuler. Comment allier écologie / sobriété et lecture variée ?

Se tourner vers les bibliothèques, le partage (qui est d’ailleurs conseillé dans mes coffrets : « partage ton livre avec un ami et explique pourquoi tu veux le partager avec lui ») ; surtout lorsque l’on veut découvrir différents styles de livres pour connaitre ce qui nous plait.

Et on garde les livres qu’on aime beaucoup, les beaux livres-objets, les livres qui nous ont fortement touchés, qu’on voudrait transmettre.

Mais Yvonne & You réfléchit à une solution pour répondre à cette réflexion…

 

Une lecture pour enfant que tu veux mettre en avant pour le moment ?

La fougère et le bambou. C’est un merveilleux livre, avec des illustrations superbes, un peu philosophique, qui permet d’avoir beaucoup d’échanges. Autant pour les plus jeunes, qui vont se balader dans cette jolie histoire grâce aux illustrations, que pour les enfants un peu plus âgés, vers 8-9 ans, pour aborder les notions plus philosophiques. 

 

Pour découvrir les coffrets d'Yvonne & You, rendez-vous ici, et pour rentrer dans son univers au quotidien, abonnez-vous à sa page Instagram.

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